24 avr. 2016

Protégez naturellement vos plants de tomates contre le mildiou

Nous produisons des plants de légumes et d'aromatiques de façon raisonnée et non forcée. Une fois en votre possession, c'est à vous de mettre en place des techniques culturales naturelles pour une culture saine et naturelle des tomates. Voici comment protéger vos tomates naturellement contre le mildiou.


Les menaces sur la culture de la tomate

La culture de la tomate est une culture simple et indispensable pour l'amateur de potager. Elle est cependant exposée à de nombreuses menaces : Tuta absoluta, cul noir, nématodes, fourmis, mildiou... Après ces derniers jours de pluies, la menace la plus à craindre est le mildiou. Mais s'il s'agit d'une menace ce n'est pas une fatalité !

Cause du mildiou

Le mildiou est causé par un champignon appelé Phytophthora infestans. Il se manifeste sur les plants de tomates après une période humide (pluie, brume, brouillard...) et est particulièrement redoutable après la grêle qui cause des blessures sur les feuilles, les tiges et les fruits.

Le champignon se développe à l'abri sous les feuilles puis se propage par spores pour contaminer des zones de plante encore saines. Le champignon passe l'hiver sur les résidus de plantes sensibles (vignes, tomates, pommes de terre...) et repart du sol dès le printemps suivant.

Reconnaître le mildiou


Le mildiou se manifeste sur les feuilles, sur les fruits et sur les tiges des plants de tomates. 

  • Sur les feuilles : présence de tâches brun-vert débutant en périphérie de la feuille, s'agrandissant puis se desséchant en son centre. Sur la face inférieure, présence d'un duvet blanc (mycélium) en période humide.
  • Sur les fruits : Tâches brunes, incurvées et fermes,
  • Sur les tiges : apparition de tâches rondes et brunes sur les tiges, pétioles et pédoncules.

Dégâts du mildiou

Si l'on n'intervient pas à temps, le mildiou peut entraîner la destruction partielle, voire totale des plantes et donc anéantir la production.

Protéger ses plants de tomates

Nous vous le disions plus haut, le mildiou n'est pas une fatalité... Protéger naturellement ses plants de tomates peut relever de techniques de prévention simples à mettre en place et surtout peu onéreuses !

1. Prévenir, c'est avant tout bien choisir ses plants

Tout comme nous, les plus vigoureux, sont les moins sensibles !

Le choix des plants dès l'achat est primordial. Il faut s'orienter vers des plants robustes et bien durcis... et par conséquent non forcés lors de la production. Robustes et vigoureux, ils ne perdent pas d'énergie lors de leur implantation au potager.

Plus tard, c'est la qualité du sol qui sera responsable de la vigueur de vos plants.

Bien choisir ses plants c'est également choisir des variétés différentes. Toutes n'ont en effet pas la même sensibilité (ou résistance) et il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier si certaines souffrent trop, les autres prendront le relais.

2. Prévenir, c'est aussi planter dans de bonnes conditions

Le choix de l'emplacement est également très important. Si vous en avez le choix bien entendu !

Privilégiez les expositions ensoleillées et légèrement ventées, puisque le champignon se développe à l'abri des courants d'air qui ont tendance à sécher l'humidité.

Des plantes vigoureuses poussent dans de très bons sols, si ce n'est pas le cas du sol de votre jardin, reportez-vous au point numéro 3 !

3. Prévenir, c'est utiliser de bonnes pratiques

Comme pour l'éducation, les bonnes pratiques débutent toujours dès le plus jeune âge (plantation).

La première bonne pratique concerne l'amélioration de la qualité du sol. Nous ne le répéterons jamais assez, nos sols sont en grande majorité de très mauvaise qualité. Plus votre sol sera de bonne qualité, meilleure sera la vigueur de vos plantes. L'amélioration du sol, passe par une fertilisation organique à base de compost, à la plantation, mais également en cours de production. Pensez également à pailler le pied de vos plants de tomates. Vous limiterez ainsi le stress hydrique qui affaiblit vos plantations.

Après avoir amélioré votre sol, plantez vos tomates de façon espacée, 1 m environ entre chaque pied. Cela permet à chacun des plants d'être bien aéré et donc de limiter l'impact du champignon.
Ne craignez rien, il n'y a pas d'espace perdu au potager. Profitez de l'espacement de vos plants pour y insérer des plantes compagnes telles que les œillets d'Inde, ou encore des plantes qui seront protégées du soleil lorsque vos tomates auront poussé (basilic, persil, salades...).

Le choix de la date de plantation doit également être abordé. Et la règle se vérifie encore... rien ne sert de planter trop tôt : les plants, exposés à de mauvaises conditions, végètent et tardent à se développer, en perdant de leur vigueur, ils deviennent moins résistants.

Vous pouvez également réfléchir à l'alternance des cultures pour éviter de faire se succéder des plantations sensibles au fil des années, vous limiterez ainsi l'importance des foyers infectieux.
Pour la même raison, lorsque vous constatez que certaines parties ou même des plantes entières sont trop atteintes, sacrifiez les en les éliminant loin de votre potager.

Même si vous avez pris toutes les précautions pour limiter la présence de foyers de Phytophthora, le champignon se maintenant dans le sol, il convient d'arroser sans créer de projections d'eau sur les plants, les gouttelettes sont autant de vecteurs facilement contrôlables.

Le champignon profitant de blessures pour s'installer dans la plante, veillez à ne tailler vos plants qu'en période sèche, ainsi vous limitez les possibilités de contamination des blessures créées par la taille.
Ainsi, pour les mêmes raisons, vous pouvez installer des filets anti-grêle qui protégeront les feuilles, les tiges et les fruits de l'impact des grêlons.

Enfin, les plus perfectionnistes d'entre vous, choisiront d'intervenir sur leurs plants de tomates en jours fruits (plantation, taille...).

4. Prévenir, c'est également traiter en dernier recours

Les traitements à la bouillie bordelaise sont acceptés dans le cahier des charges de l'agriculture biologique... cependant, la nocivité du cuivre dans les sols, les systèmes aquatiques, pour les mammifères... doivent nous faire réfléchir à leurs utilisations.
Les traitements à la bouillie bordelaise doivent être pratiqués en préventif juste après les épisodes humides (pluies, brume, brouillard, grêles...).

Et maintenant, bonne récolte

Vous avez maintenant toutes les ficelles pour réussir la protection de vos plantations de tomates... Si cependant, certains doutes persistent, n'hésitez pas à venir consultez à la pépinière avec un échantillon frais de tige, fruit ou feuille, nous vous conseillerons !


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